Si la pandémie a démontré une chose, c’est l’état de vulnérabilité parfois extrême dans laquelle se retrouvent les aînés du Québec.
Ceux-ci ont été frappés de plein fouet par une crise sanitaire qui a contribué à les fragiliser davantage. Des enquêtes aux mandats spécifiques ont été lancées, à juste titre, pour faire la lumière sur ce qui a pu à ce point mal se passer, notamment dans les CHSLD. Il fallait le faire.
Des sommes intéressantes ont également été dégagées dans le dernier budget Girard afin de déployer davantage le maintien à domicile. C’est un bon début.
Poussons la réflexion plus loin
Nous, de la Coalition pour la dignité des aînés, représentant près de 150 000 personnes aînées, invitons le gouvernement et l’ensemble des acteurs concernés à pousser la réflexion collective un cran plus loin. Il est temps de tout mettre sur la table. Il est temps de retourner toutes les pierres. Il est temps de cesser de « pelleter par en avant ». Nous demandons à la ministre Blais, au premier ministre Legault, la tenue d’États généraux sur les conditions de vie des aînés.
Ce ne serait pas un luxe. Cinquante ans après la création du système de santé et services sociaux tel que nous le connaissons aujourd’hui, il nous apparaît plus que nécessaire de se pencher, ensemble, sur les conditions de vie des aînés. Le fruit est mûr. N’attendons pas qu’il soit pourri avant d’agir.
Il est temps de consulter les aînés pour mieux saisir leurs besoins et leurs attentes.
Le temps ne joue pas en notre faveur. D’ici quelques années, si nous n’agissons pas, le vieillissement de la population demandera au système des efforts titanesques pour répondre aux besoins, avec ce que ça comporte en termes de coûts, certes, mais également en termes de ressources humaines.
Nous ne pouvons tout simplement pas demander aux employés du réseau (médecins, travailleuses sociales, infirmières, travailleurs communautaires, préposés aux bénéficiaires, etc, etc.) de fournir toujours plus de travail dans les mêmes conditions systémiques.
Pour mobiliser, il faut rallier
Le Québec est capable de grandes choses lorsqu’il y a une volonté sincère de bouger.
Nous l’avons prouvé à de nombreuses reprises.
Nous croyons que toutes les bonnes volontés – et il y en a beaucoup ! – doivent être mobilisées dans la même direction. Pour se mettre en mouvement, il est essentiel faire un état des lieux large et collectif.
Le message doit être clair et l’adhésion forte. Pour mobiliser, il faut rallier. Autrement, nous allons frapper un mur. Depuis de nombreuses années, faute d’agir, nous réagissons à la pièce aux enjeux reliés au vieillissement. Souvent trop tard. Comme l’a démontré la pandémie, cette gestion à court terme est irréaliste et insoutenable.
D’ores et déjà, la Coalition pour la dignité des aînés propose 38 solutions, articulées autour de quatre grandes priorités : santé, défense des droits, finances et participation citoyenne.
Il n’y a aucune bonne raison de ne pas avoir cette conversation.
Ça nous concerne tous.
Il est honteux qu’une société comme le Québec, reconnue progressiste et démocratique, maintienne ses aînés dans une situation aussi lamentable que celle que nous connaissons encore en 2021. Après avoir contribué à l’avancement de toutes les sphères de développement de leur communauté, des personnes dites “âgées ” sont reléguées dans des établissements vétustes aux services déficients ou carrément oubliées dans un état de pauvreté qui les laissent sans perspective de bien-être pourtant méritées. Les solutions misent de l’avant par la Coalition méritent d’être examinées par les décideurs desquels on est en droit de s’attendre à des actions concrètes et rapides.