Ottawa, le jeudi 3 juin 2021 – Des représentants de la Coalition pour la dignité des aînés (CDA), formée de six grandes associations représentant près de 150 000 personnes aînées ont témoigné devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (HUMA) dans le cadre de l’étude portant sur les conditions de vie des aînés.
Parmi les propositions, la Coalition a partagé ses inquiétudes concernant la situation financière des personnes aînées. Malgré les sommes accordées lors du dernier budget fédéral, plusieurs vivront toujours sous le seuil de la pauvreté et continuent d’être en situation de précarité.
La CDA s’explique d’ailleurs difficilement pourquoi certaines sommes ne s’adressent qu’aux personnes âgées de 75 ans et plus seulement. « Nous nous expliquons très mal l’entêtement du gouvernement à ne pas accorder aux 65 ans et plus la même dignité qu’aux 75 ans et plus », a indiqué le porte-parole de la CDA et président de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), Pierre Lynch.
« Notons que près de 4 personnes âgées de 65 ans et plus sur 10 doivent compter sur le Supplément de revenu garanti pour boucler leur budget. Ces derniers méritent la même considération que les personnes de 75 ans et plus », a ajouté madame Rose-Mary Thonney, présidente de l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic.
Parmi leurs différentes propositions, la CDA croit que le gouvernement devrait établir une nouvelle allocation financière qui vise directement les aînés qui ne bénéficient pas d’une rémunération suffisante pour vivre adéquatement.
Un meilleur financement du réseau de la santé
À travers ses recommandations, la CDA a également partagé sa position concernant les redevances en matière de santé. En raison de la pandémie, le réseau de la santé a particulièrement souffert. Pour la CDA, un manque de financement entraînera des bris de services.
« Il va de soi pour la Coalition que l’accroissement des transferts en santé vers les provinces est nécessaire afin d’améliorer les conditions de vie des aînés. Seulement 25% des sommes imparties pour les soins de longue durée sont dédiées aux soins à domicile quand seulement 3% des aînés au Québec sont en CHSLD, les autres sont à domicile ou en RPA. Les aînés méritent plus, et méritent mieux », a expliqué Lise Lapointe, Présidente de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec.
Maltraitance des aînés
Il est essentiel pour les membres de la Coalition de faire de la problématique de la maltraitance une priorité. Ce sujet a été abordé lors du témoignage et a soulevé les questions des parlementaires. « Les personnes aînées méritent d’être protégées, de vivre dignement et surtout, de manière sécuritaire. Nous avons un devoir envers eux », a expliqué Rose-Mary Thonney devant les députés fédéraux membres du comité HUMA.
38 solutions pour la dignité des aînés
Rappelons que la CDA a récemment rendu public un document proposant 38 solutions visant à améliorer la qualité de vie des aînés. Parmi celles-ci, citons une hausse du Supplément de revenu garanti, une baisse à 65 ans du seuil d’admissibilité aux prestations de la Sécurité de la vieillesse et la création d’une nouvelle allocation pour les aînés qui n’ont pas un revenu suffisant à la retraite. De plus, la Coalition propose de bonifier le crédit d’impôt pour les frais médicaux et de diminuer le seuil d’admissibilité de 3 % à 1,5 % des revenus pour les 65 ans et plus.
« La pandémie a sérieusement contribué à fragiliser davantage les aînés. Il est grand temps que nous prenions collectivement la mesure des enjeux liés au vieillissement de la population. Les aînés du Québec ont des propositions concrètes à formuler. Nous sommes fiers d’avoir été entendus », a conclu Pierre Lynch.